F1 - Vidéo: Lopez défend sa gestion de Lotus

Vidéo. Gérard Lopez ne regrette rien dans sa gestion de Lotus. L'ancien propriétaire de l'équipe a dû faire face à plusieurs difficultés les dernières années.
Lotus était en grande difficulté la saison dernière. Sans le
rachat par Renault, l'équipe aurait peut-être fermé ses portes. La
gestion par Genii Capital, alors propriétaire de l'équipe, a été
mise en cause. Gérard Lopez, copropriétaire de Genii et alors
patron de l'équipe, attribue cette situation des difficultés
successives. Une mauvaise saison, une répartition des revenus
inéquitable, l'introduction des groupes propulseurs, autant de
facteurs qui ont dégradé les finances de Lotus et créé une spirale
négative.
« Tout à coup, vous ne gagnez plus, » a expliqué Lopez
dans 19h30 Sport sur Canal + Sport (vidéo). « Non seulement, vous ne gagnez
plus, mais vous vous retrouvez à sortir en Q1, vos sponsors ne sont
pas contents, vos pilotes ne sont pas contents. Vous vous
retrouvez, non pas à vous battre contre 10 ou 11 autres écuries,
mais contre un environnement. Contre le propriétaire des droits
(Bernie Ecclestone), parce que vous lui dites que le partage n'est
pas équitable. Contre les constructeurs, en leur disant "C'est
n'importe quoi, on passe de 12 à 30 ou 40 millions (par an) pour
les moteurs qui n'était pas budgétisés", et en plus ça ne marche
pas. Vous vous battez contre d'autres écuries parce qu'elles
essaient de médire pour essayer d'aller vous prendre un pilote. Et
vous essayez de retenir, tant bien que mal, des sponsors, parce que
vous n'avez plus d'histoire à leur raconter. Ils ne vont pas croire
que vous aller gagner des courses la saison suivante, parce que
vous-même, vous le savez. »
Face à cette situation, Gérard Lopez a choisi de réduire le train
de vie de l'équipe, une décision inévitable pour ne pas perdre
d'argent. Il a voulu maintenir l'équipe à un niveau suffisant pour
qu'elle puisse être rachetée par Renault: « Vous avez un
choix, » indique-t-il. « J'ai viré 250-300 personnes,
plus jamais je ne gagnerai une course, mais je ne perdrai pas
d'argent, ou vous faites en sorte que l'usine ne ferme pas ses
portes. Vous faites surtout en sorte de maintenir les 500 personnes
qui sont employées, parce que vous savez qu'un constructeur
n'achètera pas une équipe avec 200 personnes. On a dû souffrir un
peu, mais il n'y a aucun regret. A refaire, ça serait exactement
pareil. »
Les premières années ont été très bonnes
Avant ces difficultés, l'investissement de Genii était une
réussite, tant sur le plan sportif que sur le plan financier.
L'équipe a décroché plusieurs succès, elle a relancé Kimi Räikkönen
et elle a fait grandir Romain Grosjean.
« La Formule 1 a très bien fonctionné pour nous, » souligne
Gérard Lopez. « La grande satisfaction, ça a été d'être
l'une des seules écuries complètement privées à gagner des courses,
à monter sur des podiums. Pas deux, trois ou quatre, je pense qu'on
en a fait 25 ou 26. A faire revenir quelqu'un en qui personne ne
croyait, Kimi Räikkönen. A faire d'un pilote dont on savait qu'il
était rapide et qu'il était potentiellement très bon mais qui
faisait beaucoup d'erreurs, Romain Grosjean, quelqu'un qui fait
partie des pilotes qui sont, je pense, les plus talentueux en
Formule 1, et qui arrive aussi à développer une voiture et qui est
beaucoup plus posé. »
A l'époque, l'équipe tournait bien : « Vous faites des
podiums, vous allez chatouiller tout le monde et financièrement, ça
tient la route, » rappelle Lopez.


